Prix FEMS | Sculpture | 1997

Jean Stern

Sculpture

A bien des égards, le premier projet primé par le prix FEMS semble incarner parfaitement le désir qui a présidé à sa création: offrir à un artiste la possibilité de chercher librement, d’expérimenter et peut-être de trouver. Sculpteur d’un nouveau genre, Jean Stern s’est allié à la machine afin d’interroger les liens possibles entre une pratique classique de la sculpture et l’informatique. Grâce à une approche empirique de l’infographie et par l’entremise d’un programme informatique, l’artiste a fait émerger, en même temps que des paysages instantanés, des fragments inédits de réponses aux questionnements liés à la représentation et à la perception qui traversent les arts visuels.

Jean Stern

Jean Stern est né en 1954 à Genève.

Dans les années 90, il s’est formé à Berlin, Saint Etienne et Genève. Il a obtenu divers prix et notamment :

  • 1990 : Prix A. Neuman, Genève.
  • 1991 : Prix Fondation Irène Reymond, Lausanne.
  • 1993 : Bourse fédérale, Saint-Gall.
  • 1997 : Prix Fondation Edouard et Maurice Sandoz, Pully.

  • Théâtre Le bel Image, Valence, 1990; concours restreint; intervention sur l’entrée et les accès à la salle (réalisé en collaboration avec G. Bacconnier, architecte du bâtiment).
  • Union de Banques Suisses; agence de Plan-les-Ouates, Genève, 1990; 9 reliefs sur le mur (2.8 x 15 m.) de la salle des guichets.
  • SOCAR, Crest, 1994; intervention sur le stock : 50 colonnes de carton, 100 x 25 x 7 m.
  • Banque Nationale Suisse, Zürich, 1995; concours restreint; intervention vidéo-infographique (avec l’aide d’Hervé Graumann) sur un espace de circulation.

Paysages, instantanés

Possibles, fragments, points de vue, questions, remarques, étapes, peut-être…

Des circonstances fortuites qui se conjuguent, une approche empirique de l’imagerie informatique, des rencontres, le Prix FEMS en conclusion et en moteur, voilà les ressorts d’une situation inédite. L’idée tenait en quelques phrases : d’un travail sur la perception, le point de vue et le site conduit avec les outils classiques du relief et de la sculpture, il s’agissait de lancer une passerelle vers l’infographie. Convoquée pour une seule raison, intrigante, suspecte et séduisante à la fois, la possibilité de restituer en trois dimensions l’image plane d’un objet quelconque, par les seules ressources d’un espace mathématique appelé géométrie discrète. Le programme est donc d’abord un programme, informatique, inédit, inventé et écrit par Romeu André Pieritz, repris sur le métier vingt fois par ma faute. Le logiciel digère les images, les visualise en 3D au prix de paramétrages toujours revus, et requiert un apprentissage nouveau. Ce sont cependant les compromis qu’il admettra avec le monde, les formes, la sculpture qui seuls m’intéressent. C’est sa fonctionnalité en-dehors de l’écran qui importe.

Jean Stern

Logiciel conçu par : Romeu André Pieritz en collaboration avec Jean Stern

Email : rap@hmg.inpg.fr
En partenariat avec : COILib TM 2.0 – Classes and Objects for Interfacing ESSS Co. – Engineering Simulation and Scientific Software.

Au sujet de la mécanique informatique : passage 2D – 3D d’une image, le logiciel extrait une série d’informations en quelques étapes de calcul : il la segmente en un nombre de plans arbitraires et produit une structure de base qui se distribue, sur une échelle paramétrable en profondeur, et qui permet de visualiser une reconstitution tridimensionnelle plus ou moins vraisemblable. Du moins, un lieu que l’on est susceptible de parcourir virtuellement mime le lieu réel, désigné au travers du miroir de l’image, par l’artifice de la géométrie discrète.

Relire

Installation pour les anciennes Teintureries de Pully. Derrière la paroi s’étend le lac et le massif alpin du Chablais. L’écran crée une fenêtre mobile découvrant le paysage. deux objets vraisemblables apparaissent dans la fenêtre, l’image 2D et la restitution 3D qu’autorise le logiciel.

Expansé I

Installation. Cette collection de plaques d’acier galvanisé disposée sur une table transparente compose un espace sans échelle définie. Mais les points cardinaux sont des points de fuite : les moniteurs happent les formes et allongent les perspectives, verticalement par effet larsen, horizontalement par manipulation logicielle de l’image des plaques.

Nous vous invitons à visiter le site de l’artiste www.jeanstern.com